Arthrite : symptômes, causes, traitement… que faire en cas d’arthrite ?

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Articulations enflées, chaudes, rouges et raides ? Douleurs insupportables ? Il s’agit probablement d’arthrite, une maladie inflammatoire des articulations. Le premier réflexe doit être de consulter un médecin, car plus tôt l'arthrite est détectée, plus vite le traitement peut commencer.
Qu’est-ce que l’arthrite ?
L’arthrite est une inflammation des articulations. Le mot est composé du mot grec arthron qui signifie « articulation » et du suffixe médical -itis qui désigne une inflammation.
Arthrite, arthrose : quelles différences ?
Bien que leurs noms se ressemblent, ces deux maladies sont pourtant différentes :
- L'arthrite est une inflammation de l’articulation.
- En cas d'arthrose, l'articulation est endommagée.
Toutefois, la douleur est une caractéristique commune aux deux maladies. De plus, elles peuvent se manifester dans presque toutes les articulations du corps : hanche, genou, épaule ou cheville, coude, doigts ou orteils.
À savoir : l'arthrose est la maladie articulaire chronique la plus courante : elle concerne entre 9 et 10 millions de personnes en France.
Quelles sont les différentes formes d’arthrite ?
- L’arthrite infectieuse : elle est causée le plus souvent par des bactéries et plus rarement par des virus ou des champignons. Le rhumatisme articulaire aigu (RAA) ou l'arthrite de Lyme sont des formes d’arthrite infectieuse.
- L’arthrite non-infectieuse ou chronique : elle peut être causée par une maladie auto-immune telle que la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite ankylosante, mais aussi par des maladies métaboliques (goutte) ou une dégénérescence des articulations (arthrose).
L’arthrite psoriasique est une forme particulière d’arthrite durant laquelle l'inflammation des articulations (surtout au niveau des doigts et des orteils) s'accompagne de modifications de la peau.
Qu'est-ce que l'arthrite infectieuse ?
Lorsque des bactéries, des virus ou des champignons pénètrent dans l'organisme, ils peuvent aussi migrer dans les articulations et provoquer une infection ou une inflammation. Par exemple, l’arthrite peut se déclarer à la suite d’une maladie virale telle que la rubéole.
Lors d’une intervention chirurgicale, des bactéries (staphylocoques ou streptocoques) peuvent également infecter les articulations et causer une infection.
L'arthrite infectieuse est toujours aiguë, c’est-à-dire qu’elle survient soudainement et est accompagnée de gonflement, de douleur et de fièvre. En général, il est possible d'en identifier la cause.
La situation est quelque peu différente en cas d'arthrite réactionnelle. Bien qu'elle soit également causée par des bactéries, les symptômes (douleur, gonflement) n’apparaissent que plusieurs jours, voire plusieurs semaines après l'infection.
Qu'est-ce que l'arthrite non-infectieuse ?
Une arthrite non-infectieuse est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire attaque et détruit par erreur les tissus sains de l'organisme (par exemple le cartilage des articulations). Cela peut se manifester sous forme de poussées aiguës (après des périodes d’accalmie) ou sous forme d’une détérioration continue. La polyarthrite rhumatoïde est la forme d’arthrite non infectieuse la plus courante.
La goutte (ou arthrite urique) est une maladie métabolique causée par une présence trop importante de cristaux d’acide urique dans le sang. Ces cristaux peuvent provoquer des crises de goutte très douloureuses dans les articulations.
Arthrite : aiguë ou chronique ?
L'arthrite peut survenir très soudainement (arthrite aiguë) ou se manifester par des poussées douloureuses (arthrite chronique).
Les articulations touchées par l’arthrite présentent généralement les cinq symptômes suivants :
- Douleurs
- Rougeurs
- Sensations de chaleur
- Gonflements
- Raideur articulaire
Si les symptômes surviennent brusquement, il est important d’avoir un avis médical dans les plus brefs délais. C'est le seul moyen de savoir s'il s'agit d'une arthrite infectieuse aiguë (qui nécessite un traitement immédiat) ou s'il s’agit plutôt d’une forme chronique et, si oui, laquelle.
La forme la plus courante d'arthrite chronique est la polyarthrite rhumatoïde, qui touche environ 300 000 personnes en France. La plupart du temps, plusieurs articulations sont touchées : c'est pourquoi on parle de polyarthrite (poly=beaucoup). En revanche, si l'inflammation se limite à une seule articulation, on parle de "monoarthrite" (mono = un). Dans le langage courant, on utilise souvent le terme « rhumatismes » à la place de « polyarthrite rhumatoïde ».
La polyarthrite rhumatoïde (rhumatismes)
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique qui évolue par poussées ou de manière continue dans certains cas. Chez de nombreux patients, la maladie touche plus de trois articulations. Si elle n'est pas traitée, la polyarthrite rhumatoïde peut gravement endommager les articulations, ce qui peut entraîner d’importantes difficultés à se déplacer.
À savoir : les femmes sont trois fois plus souvent touchées que les hommes. Elles développent également la maladie plus tôt : entre 55 et 64 ans, tandis que les hommes la développent souvent entre 65 et 75 ans. Parmi les facteurs de risque, on retrouve les prédispositions génétiques, mais aussi le tabagisme et le surpoids. Plus rarement, l’arthrite peut aussi toucher les enfants (arthrite idiopathique juvénile).
Quels sont les symptômes typiques de la polyarthrite rhumatoïde ?
En plus des cinq symptômes cités précédemment (voir ci-dessus), la polyarthrite rhumatoïde provoque également des symptômes spécifiques. Au début, ce sont surtout les petites articulations des doigts et des orteils qui sont douloureuses. Les raideurs matinales sont un phénomène fréquent : les articulations sont raides et font mal lorsque qu’on les déplace le matin au réveil. Au cours de la journée, ces symptômes s'atténuent un peu. Toutefois, ils ne disparaissent jamais complètement si la maladie n’est pas prise en charge. Plus on reste longtemps sans traitement, plus les articulations s’enflamment. Les nodules rhumatismaux, qui se forment souvent sur les doigts ou dans la région du coude, sont une autre caractéristique de la polyarthrite rhumatoïde.
De plus, la polyarthrite rhumatoïde entraîne un mauvais état de santé général. Les malades se sentent faibles et fatigués. Ils souffrent de fièvre, transpirent beaucoup la nuit, perdent du poids et sont généralement limités dans leurs actions.
Souvent, la gaine des tendons est également touchée par l’inflammation. Les organes et les vaisseaux sanguins sont parfois aussi concernés.
Bien que la maladie puisse se développer dans n’importe quelle articulation, les parties les plus sujettes aux inflammations sont les mains, les hanches, les genoux, chevilles et les orteils.
Quel est le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde ?
Le médecin établit un historique médical complet des symptômes. Il demande donc le type de maux, depuis combien de temps ils existent et où exactement se situe la douleur, etc. En cas de suspicion de polyarthrite rhumatoïde, le médecin peut consulter la liste de critères diagnostiques élaborée par le Collège américain de rhumatologie (American College of Rhumatology). Il se référera obligatoirement à cette liste si vous présentez un gonflement dans au moins une articulation et que ce gonflement ne peut être attribué à une autre maladie :
- Raideur matinale des articulations qui dure plus d'une heure.
- Arthrite dans plus de trois articulations
- Arthrite des articulations de la main
- Arthrite symétrique (des deux côtés du corps)
- Nodules rhumatoïdes (nodules sous la peau)
- Présence du facteur rhumatoïde (un auto-anticorps) dans le sérum sanguin
- Atteintes typiques des mains, qui sont indiqués sur l'image radiographique
La présence d’au moins quatre de ces critères depuis plus de 6 semaines permet de confirmer le diagnostic d’arthrite.
Le médecin fera également examiner des échantillons de sang afin de vérifier la présence de facteurs rhumatoïdes et de marqueurs d'inflammation. Il est possible que le laboratoire recherche dans le sang des anticorps contre certaines protéines à la place des facteurs rhumatoïdes. Ces anticorps anti-CCP permettent un pronostic encore plus précis de l'évolution de la polyarthrite rhumatoïde.
Attention : il n'est pas toujours possible de détecter les facteurs rhumatoïdes au début de la maladie. Dans les premiers stades de l'arthrite, ils ne sont détectés que chez la moitié des patients. Cependant, si elle est présente, la maladie peut provoquer de sérieuses complications.
En plus des analyses sanguines, les radiographies fournissent également des informations sur les dommages causés aux articulations et aux os. Les échographies permettent également de bien étudier les articulations.
Enfin, les médecins peuvent aussi recourir à l'imagerie par résonance magnétique (IRM). Toutefois, elle n’est souvent utilisée que pour l’examen d’une zone précise, telle que la colonne cervicale par exemple.
Arthrite et autres maladies
Outre les articulations, l'arthrite peut aussi affecter d'autres parties du corps. Par exemple l'inflammation peut également se développer dans les vaisseaux sanguins, ce qui peut entraîner des maladies cardiovasculaires. Dans de rares cas, l'arthrite peut aussi affecter les reins, les poumons ou le foie.
Comment traiter la polyarthrite rhumatoïde ?
L’objectif principal du traitement de la polyarthrite rhumatoïde est de diminuer l’inflammation des articulations et de prévenir les nouvelles poussées. Le traitement repose ici sur un mélange de plusieurs méthodes thérapeutiques :
Médicaments
Atténuer la douleur, arrêter l'inflammation : tels sont les principaux objectifs du traitement médicamenteux de l’arthrite. Celui-ci comprend des traitements de fond tels que le méthotrexate (MTX) et des biothérapies qui ciblent certains messagers inflammatoires. Dans le cadre d'une thérapie combinée, différents médicaments sont associés entre eux. Des analgésiques spécifiques (tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme le diclofénac ou l'ibuprofène) aident à lutter contre la douleur tandis que la cortisone combat l’inflammation. Cependant, cette dernière n'est pas systématiquement utilisée en raison de ses effets secondaires. L'ostéoporose par exemple est un effet secondaire fréquent du traitement à la cortisone.
Thérapie par injection
Lors d'un épisode aigu, certains médicaments (comme la cortisone ou des anesthésiques locaux) peuvent être également injectés dans les articulations touchées pour soulager l'inflammation et la douleur.
Dans certains cas, des injections intra-articulaires visant à détruire la membrane synoviale (tissu à l’intérieur des articulations) endommagée permettent également de soulager la douleur et l’inflammation (synoviorthèse).
Plantes médicinales
Certaines substances naturelles peuvent être utiles en cas d’arthrite. La griffe du diable, par exemple, a des effets anti-inflammatoires et analgésiques.
Orthopédie
Il est possible de soulager la douleur et d’améliorer la mobilité grâce à des outils et dispositifs (semelles spéciales, attelles, orthèses bandages, déambulateurs…). Parfois, une bonne paire de chaussures stables peut être d’une grande aide. Toutefois, il sera dans certains cas préférable d’avoir recours à des chaussures orthopédiques.
Ergothérapie
L’ergothérapie est particulièrement adaptée en cas d’arthrite dans les mains. Elle permet de soulager les tensions et favoriser les mouvements.
Physiothérapie
Son objectif est de renforcer les muscles, de maintenir les articulations souples et de favoriser la mobilité.
Thérapie physique
L'objectif principal est ici de soulager la douleur. On peut avoir recours par exemple à la thermothérapie (application de froid ou de chaleur) ou à l’électrothérapie.
Opérations chirurgicales
Il existe désormais toute une série de procédures chirurgicales qui peuvent être pratiquées en cas d’arthrite :
Remplacement d'une articulation
Ce type d’opération peut apporter un soulagement quand une articulation est très endommagée et que son fonctionnement est limité de façon permanente. Les articulations peuvent être remplacées par des endoprothèses en titane ou en céramique par exemple.
Renforcement des articulations
Lorsque les articulations ne peuvent pas être remplacées, les chirurgiens enlèvent dans certains cas les zones détruites par l'arthrite et fixent les restes de l'articulation avec des vis, entre autres.
Résection articulaire
Parfois, bien que les articulations soient détruites, les muscles, les ligaments et même la capsule articulaire sont eux encore épargnés par l'arthrite. Dans ces cas-là, l’intervention chirurgicale consiste à enlever les parties endommagées et à « remodeler » le reste.
Les orthèses
Les orthèses (attelles fixes) permettent de soulager et de soutenir les articulations afin de réduire la douleur.
Plus le traitement de l'arthrite commence tôt, plus le risque de complications diminue. Environ la moitié des personnes concernées peuvent atteindre une rémission complète grâce à un traitement précoce !
Quelles mesures prendre en cas de polyarthrite rhumatoïde ?
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique pour laquelle aucun traitement n’a encore été trouvé. Toutefois, cela ne signifie pas que vivre avec l'arthrite doit être nécessairement douloureux et inconfortable.
Bonne nouvelle : en plus des consultations régulières avec un médecin et un thérapeute, apporter quelques changements dans sa vie peut améliorer le quotidien et apporter plus de confort malgré la maladie. Un régime alimentaire et un programme d'exercice physique appropriés pourront être d’une grande aide.
Nutrition
En cas d’arthrite, il est conseillé de manger beaucoup de fruits et légumes frais, mais peu de viande. Même s’il n'existe pas de régime spécial pour l'arthrite, il est toujours préférable d’avoir une alimentation équilibrée afin de profiter des bienfaits des nutriments.
Le régime méditerranéen (ou crétois) – qui comprend peu de viande, mais de bonnes huiles – est une bonne option. Ne plus manger de viande a de nombreux avantages. La viande (ainsi que les charcuteries) contient de l'acide arachidonique. Une fois transformée par l’organisme, cette substance favorise l'inflammation (et c'est exactement ce qu'il faut éviter en cas d’arthrite).
Privilégiez le poisson à la viande, car les acides gras oméga-3 qu'il contient ont un effet anti-inflammatoire. Cela vaut également pour les huiles telles que l'huile de colza, de soja ou de lin qui sont riches en oméga-3. La vitamine E contenue dans ces huiles a également un effet anti-inflammatoire. Les graines de tournesol, le chou vert ou les asperges contiennent eux aussi des taux particulièrement élevés de vitamine E.
Le lait et les produits laitiers doivent également figurer sur votre menu, car leur teneur en calcium contribue à renforcer les os.
Mouvement
La vitamine D est également importante. Toutefois, elle ne doit pas nécessairement provenir de l’alimentation. L’organisme peut en produire, à condition de faire suffisamment d’exercice. Pratiquer une activité physique, en particulier en plein air, est bénéfique en cas d’arthrite. Bien entendu, le type d’exercice doit être adapté aux goûts et aux capacités de chacun. Il ne s’agit pas d’avoir une pratique intensive, mais d’adopter un programme de remise en forme qui permet de ménager les articulations.
Outre son effet positif sur la production de la vitamine D, l’exercice physique permet également d’éviter la fatigue et la lassitude souvent associées à l’arthrite. Les activités suivantes sont particulièrement recommandées :
- Exercices de renforcement musculaire (pour protéger les articulations)
- L’aqua gym (pour préserver la souplesse du corps)
- La yoga, le Tai-Chi ou le Qi Gong (pour se détendre et avoir une meilleure coordination)
Vous pouvez également prévenir l'arthrite grâce à un programme d'exercice régulier et à une bonne alimentation ! Le sport est aussi un bon moyen de réduire ou de maintenir son poids, ce qui est également bénéfique pour les articulations.
Groupes d’entraide
Vous n'êtes pas seul avec votre maladie. Il existe sûrement des formations pour patients atteints d’arthrite, ainsi que des groupes d’entraide dans votre région. Souvent, discuter avec quelqu’un qui est aussi concerné par la maladie peut être mutuellement bénéfique. Les groupes de soutien peuvent fournir des informations sur les groupes sportifs adaptés ou sur les aides utiles au quotidien. Aides à la préhension, ouvre-bouteilles, brosses à dents ou encore peignes spéciaux ... il existe également un certain nombre d’objets et dispositifs spécialement conçus pour faciliter le quotidien.
Publié le : 20.03.2024
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