Verrues génitales (condylomes) : causes, symptômes et traitement

Sommaire
Les condylomes acuminés (Condylomata acuminata), également appelés verrues génitales ou condylomes, sont des excroissances bénignes qui peuvent coloniser la région génitale ou anale. Les condylomes sont dus à une infection par le virus du papillome humain (HPV). Ils sont très souvent détectés chez les adolescents et les jeunes femmes sexuellement actifs, avant même que les symptômes d'une infection ne soient présents. Bien que les condylomes soient plutôt inoffensifs, ils sont très contagieux et peuvent provoquer des douleurs lors des rapports sexuels. Plus rarement, les verrues génitales dues au HPV peuvent dégénérer en tumeurs malignes (cancer du col de l'utérus par exemple). L'utilisation du préservatif lors des rapports sexuels n'offre pas une protection suffisante. Il existe toutefois un vaccin contre le HPV qui peut aider à se protéger d'une infection.
Comment reconnaître les verrues génitales ?
Les verrues génitales (ou condylomes) sont des lésions cutanées bénignes qui ressemblent à de petits nodules de la taille d'une tête d’épingle. Ils sont généralement de couleur rougeâtre, gris-brun ou blanchâtre et se situent dans la région génitale ou anale. Les condylomes apparaissent souvent en grand nombre et sont très proches les uns des autres.
Les condylomes font partie des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus fréquentes. Ils apparaissent chez environ 1 à 2 % des adultes sexuellement actifs entre 15 et 49 ans. Une infection par le papillomavirus humain (HPV) précède l'apparition des condylomes.
Qu'est-ce que le papillomavirus humain et comment se transmet-il ?
Les papillomavirus humains (ou HPV pour Human Papilloma Virus) sont des virus non enveloppés dotés d'un patrimoine génétique particulier, l’ADN circulaire double brin. Il existe 200 génotypes différents de HPV, répartis en 5 espèces : HPV alpha, bêta, gamma, mu et nu.
Les virus HPV alpha peuvent infecter à la fois la peau et les muqueuses. Certains papillomavirus humains peuvent provoquer le cancer : c’est pourquoi ils sont également classés selon leur potentiel cancérigène/oncogène (types à haut risque ou à faible risque). Les génotypes 6 et 11 du HPV sont responsables de l'apparition de verrues génitales (parfois, elles peuvent être aussi provoquées par d'autres types à faible risque tels que 40 ou 42, entre autres). On estime que le risque de cancer du col de l'utérus est très faible avec ces types de papillomavirus.
Les HPV se transmettent par contact direct d'une personne à l'autre. Ils pénètrent dans l'organisme à travers de petites lésions de la peau ou des muqueuses (comme en cas d’eczéma ou d'une infection fongique dans la région génitale) et s'installent dans les couches supérieures de la peau. La zone autour des organes génitaux et de l’anus, la zone anogénitale, constitue la principale voie de transmission lors de rapports sexuels vaginaux et anaux. Toutefois, il est également possible d’être infecté lors de rapports oraux, mais aussi via le partage de jouets sexuels sans préservatif ou par contact avec les verrues génitales. Dans de rares cas, une mère peut transmettre le HPV à son nouveau-né lors de l’accouchement.
Les verrues génitales n'apparaissent pas nécessairement après une infection à HPV. De nombreuses personnes sont porteuses du HPV sans souffrir de condylomes et peuvent ainsi transmettre le virus à d'autres personnes sans le savoir. Un système immunitaire affaibli favorise le développement de verrues génitales après une infection. Ainsi, les personnes atteintes du VIH/SIDA ou sous traitement immunosuppresseur ont un risque plus élevé de développer des condylomes.
Comment la maladie évolue-t-elle et quels sont les symptômes d'une infection à HPV ?
Le délai entre la contamination et l’apparition des condylomes est compris entre 2 semaines et 8 mois. Ensuite, les verrues génitales peuvent persister pendant des mois, voire des années.
Les condylomes apparaissent d'abord de manière isolée, puis de petites papules disposées en bouquet se forment et peuvent s'installer dans toute la région anogénitale, plus rarement sur le pubis ou l'aine. Les condylomes peuvent être asymptomatiques et être confondus avec d'autres maladies bénignes telles que les marisques, les fibromes et les hémorroïdes. Les éventuels symptômes peuvent se traduire par des démangeaisons, des brûlures, des saignements de contact ainsi que des écoulements.
Les mamelons, la muqueuse buccale et le larynx sont rarement touchés par les condylomes. Dans 10 à 20 % des infections à HPV, des condylomes de l'urètre coexistent avec les condylomes de la région génitale. Les condylomes de la vulve se propagent dans la région anale chez environ 1 femme sur 5.
Outre les symptômes physiques, les condylomes ont souvent des conséquences psychiques et psychosociales. Les verrues génitales engendrent des craintes par rapport à la fertilité et au risque de cancer, pour soi mais également pour le partenaire. À cela peuvent s'ajouter un sentiment de culpabilité, une baisse de la confiance en soi et de la relation avec le partenaire.
Les rémissions spontanées des condylomes (le fait qu’ils disparaissent d’eux-mêmes) sont encore peu documentées par la science. Cependant, les verrues génitales peuvent apparaître après une grossesse ou après l'arrêt d'un médicament immunodépresseur.
Condylomes : comment sont-ils diagnostiqués ?
Les verrues génitales peuvent être détectées de 2 manières :
- Soit lorsqu'elles provoquent des symptômes,
- Soit par hasard dans le cadre d'un examen de dépistage, lorsqu'elles ne provoquent aucun symptôme.
Les meilleurs interlocuteurs en cas de condylomes sont les gynécologues, les urologues, les dermatologues ou les vénérologues (spécialistes des maladies et infections sexuellement transmissibles).
La plupart du temps, le médecin reconnaît les condylomes simplement à leur aspect. Si les condylomes ne sont pas visibles, ce qui peut être le cas surtout au stade initial, il est possible de les tamponner avec de l’acide acétique à 3 % ce qui va leur donner une couleur blanche.
D'autres examens sont nécessaires dans certains cas : si le diagnostic des condylomes acuminés ne peut être établi avec certitude, si le traitement ne fonctionne pas, si les condylomes acuminés augmentent de taille malgré le traitement ou s'ils réapparaissent rapidement. En outre, il est important que le médecin exclue d'autres infections sexuellement transmissibles. Les verrues génitales isolées ou d'un diamètre supérieur à un centimètre sont généralement enlevés sous anesthésie locale et examinées au microscope afin d'exclure d'autres maladies comme le cancer de la peau. Il est important que le ou la partenaire sexuel(le) soit également examiné(e).
Condylomes : quels traitements ?
Le traitement des verrues génitales dépend de leur taille et de l'endroit où elles apparaissent. Toutefois, il n’existe pas encore de traitement qui permette de s’en débarrasser complètement ou à long terme. Cela s'explique par le fait que le patrimoine génétique de l'HPV peut persister dans les tissus malgré un traitement réussi. Dans 20 à 70 % des cas, des condylomes se forment à nouveau dans les six premiers mois.
Le traitement des verrues génitales peut généralement être effectué par la personne elle-même. Pour cela, le médecin prescrit des crèmes, des pommades ou des solutions à base de podophyllotoxine, d’imiquimod ou de sinecatéchine qui doivent être appliquées pendant plusieurs semaines. Il est également possible d'éliminer les condylomes par voie chirurgicale au moyen d'une thérapie au laser, d'une électrocautérisation, d'un curetage ou d'une ablation. Le traitement à l’acide trichloracétique est un autre traitement possible : le médecin en applique à plusieurs reprises sur les zones touchées.
Comment prévenir l'infection par l'HPV ?
Étant donné que les condylomes sont tenaces et que le traitement est long, la prévention de l'infection à HPV est essentielle, notamment parce que certains papillomavirus humains peuvent occasionner un cancer. En France, on compte actuellement 2 vaccins prophylactiques contre le HPV. L’un d'entre eux (Cervarix®) qui contient des antigènes des types HPV 16 et 18 à haut risque, protège contre environ 70 % des tumeurs malignes du col de l'utérus qu'ils provoquent. Le second vaccin (Gardasil 9®) protège contre les HPV de type 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 et réduit le risque de tumeurs maligne de 90 %. Ce dernier vaccin protège également contre l'infection par les types HPV 6 et 11 et donc aussi contre les condylomes.
Les préservatifs n'empêchent pas l'infection à HPV de manière sûre. Certains types de HPV peuvent pénétrer dans l'organisme et provoquer une infection à HPV non seulement sur les muqueuses, mais aussi sur la peau de la région génitale et anale, via une peau abîmée – présentant des micro-coupures dues au rasage par exemple - et un contact corporel très étroit.
Depuis 2007, il est recommandé aux filles âgées de 9 à 14 ans - et également aux garçons depuis 2021 – de se faire vacciner contre les HPV. Deux doses de vaccin sont administrées à un intervalle d'au moins 5 mois. Si la première vaccination est administrée à partir de 15 ans ou plus, il faudra 3 vaccinations au total pour avoir un schéma vaccinal complet. Enfin, il est préférable d’effectuer la première vaccination contre le HPV avant le premier rapport sexuel.
Publié le : 21.06.2023
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